La naissance de SWANN

Swann doit naître le 18 août, mais c’est long, je n’en peux plus de ces 16 kg qui m’empêchent de marcher, dormir, bouger…

Le lundi 5 aout, je me lève, prête à passer une journée de plus à larver en attendant ce jour tant attendu et tant redouté… Je sens un peu de liquide couler, c’est bizarre. J’appelle la mater qui me dit de venir faire un contrôle pour voir si ce ne serait pas du liquide amniotique. Je suis très sceptique vu que je ne ressens rien de particulier… Et puis David vient de partir au boulot (à 70 km), mes parents sont en ballade et ma sœur en vacances et personne ne veut que je prenne la voiture.

C’est donc ma belle sœur qui m’emmène avec ma valise direction la mater.
Petit contrôle de la sage femme qui m’annonce que je suis dilatée à ½ doigt, tout ça s’annonce bien long , et en mesurant mon ventre me dit « hou eh bien il va bien faire ses 4 kg celui là ! ! ! » .
Me voilà pleinement rassurée, je vais accoucher d’un très gros bébé avec une fente, le pied…

20 mn passent. On m’annonce qu’en effet, je dois rester, j’ai fissuré la poche des eaux !
On m’installe donc en salle de travail où j’attends que quelque chose se passe.
Mais rien… Je reste tout le lundi allongée à attendre les contractions qui n’arrivent pas et à voir défiler des femmes enceintes hurlantes qui ont la grande chance de contracter à fond.

Le lundi soir me voilà donc installée dans la chambre que j’occuperai avec mon bébé demain, j’espère.
Les sages femmes sont rassurantes, demain on va me mettre une perf et mon Swanny sera dans mes bras.

Je passe toute la nuit à cogiter ! Je suis morte de trouille de voir la frimousse de mon bébé, c’est évident ! ! ! J’ai pas mal de contractions, je suis contente, j’ai hâte qu’on m’examine qu’on en finisse, je veux voir mon bébé !

Le matin pointe enfin le bout de son nez, le médecin de garde arrive et m’examine. Je suis dilatée à ½ doigt, les contractions n’ont eu aucun effet, je suis désespérée…
En plus il me dit que s’ils me mettent la perf on courre à la césarienne, il veut d’abord mettre du gel sur le col pour voir si ça marche. Je ne m’attendais pas à ça, j’ai les larmes aux yeux, j’ai l’impression que je n’y arriverai jamais…

Je retourne donc en salle de travail où les super sages femmes essayent de me consoler, mais c’est pas gagné... On me pose le gel et c’est parti pour 4h sans bouger avec le monitoring.
J’ai quelques contractions, mais rien de semblable avec mes voisines de lit, ce qui ne fini pas d’étonner David ! ! !
Au bout des 4h, examen toujours aussi négatif, mais entre temps le médecin a changé et celle ci veut bien me mettre la perf pour accélérer les choses. Je suis ravie, il va bien finir par sortir ce bébé.

16h, cela fait 1 jour ½ que je suis là, enfin on me branche le produit qui fera sortir ma crevette…
5 mn plus tard les contractions commencent, elles sont espacées d’1 mn et même si elle ne sont pas super fortes je n’ai pas vraiment le temps de reprendre mon souffle.
Au bout de 2h je n’en peux plus, je pleure, David ne comprend plus rien, on ne voit mm pas les contractions sur le monito ! ! !
La sage femme vient m’examiner, toujours aucune dilatation, je désespère…
Mais là le médecin rentre, tout s’accélère, le cœur du bébé commence à faillir ! Elle me propose la césarienne.
Tout le monde prend ça comme un échec, mais moi je suis ravie, je veux qu’il sorte cet enfant, je n’en peux plus.

J’embrasse David, on m’emmène au bloc, je serai seule pour l’arrivée de mon poussin et j’ai très peur.
On me fait 4 fois la rachi, je tremble de froid, de stress, de peur. Je sens mon corps qui s’alourdi.

Tout le monde sait, ils sont tous très gentils avec moi heureusement.
L’opé commence, on m’explique un peu et là je sens que quelque chose sort de mon corps… Swann pousse un cri, on me demande si je veux le voir… Non, je n’ai pas le courage, David le verra avant moi, je le regrette encore…

Je prie pour que le verdict soit le moins lourd possible…
Pendant qu’on me recoud la sage femme vient me voir.
Le pédiatre examine Swann.
Il pèse 3,320 kg et a une double fente labiale et une double fente palatine.
Je m’effondre, c’est trop dur.
On m’emmène en salle de réveil où je dois rester 2h ! Je vois David qui supervise les soins. Il a du « se battre » et faire appeler le chirurgien pour qu’on ne gave pas mon fils… (Il mangera plus tard 5gr de son 1er bib comme tous les bébés…)
Il me fait un signe de la main, tt va bien, il se veut réconfortant… J’ai très peur de voir Swann…
Quelques minutes plus tard on me met mon fils dans les bras, il est tout mat, tout moelleux, tout doux, il est beau. Je pleure un bon coup, mais ça y est, je l’aime déjà.

ouah... j'en reste sans voix...

on a beau avoir déjà soit m^me accouché, on a beau avoir déjà entendu 10 000 accouchement, le récit d'un accouchement est toujours aussi magique, unique et émouvant.

merci Ruddie...

Merci Marion...
Ca m'a fait tout bizarre de me rappeler tout ça...

j en est les larmes aux yeux de lire ton recit bizzzzz et courage

comme les autres je pleure ! merci nat !

Oh lalala Nath, tu me verrais!! Il est 8h29 et j'ai les larmes qui coulent!!! Lucas se demande quoi "pourquo tu pleure maman???" Que lui répondre!!!

Biz

natt tuas fait pleurer combien de personnes avec le recit de la naissance de ton ptitbout ?


c'est pas bien de faire pleuer les gens !

vraiment beaucoup de personne ont pleurer a mon avis mais c est tellement emouvant aussi cet naissance <bb5

Ben dites donc... J'aurai pas cru... Je suis désolée....
Je vous raconterai pas la suite alors... La visite de la famille, les gentilles sages femmes qui n'avaient d'yeux que pour nous et surtout la visite du chirurgien avec son verdict des 3 opé qui m'a achevée...
Quand on y pense, on a vécu des moments forts et difficiles, heureusement qu'aujourd'hui tout va bien!

bien sur quei ra nous si ca peut te faire du bien d en parler il y aura des oreilles attentives moi je suis ok pour que tu continu ton recit et en + comme ca on peut conparer nos histoires

ruddie a écrit:

Ben dites donc... J'aurai pas cru... Je suis désolée....
Je vous raconterai pas la suite alors... La visite de la famille, les gentilles sages femmes qui n'avaient d'yeux que pour nous et surtout la visite du chirurgien avec son verdict des 3 opé qui m'a achevée...
Quand on y pense, on a vécu des moments forts et difficiles, heureusement qu'aujourd'hui tout va bien!

si tu nous raconte pas la suite je viens chez toi pour compris

allez on t'ecoute avec nos yeux ...
....................................................................et un paquet de mouchoirs !

Il me faudra au moins 2 paquets car je ne suis pas ds mon assiette pour le moment!!!

Continue, je te lis avec admiration!!

comme je te l est deja dit continue et sabine courage ca va passer

je veux la suite
sabine, va s'y lance toi, cela fait un bien fou, cela nous permet de relativiser

C'est magnifique!
Et bien sur que tu peux raconter la suite.

elle nous fait mijoter !

elle est coquine

J’ai accouché à 19h, me voilà dans ma chambre.
Je passe la 1ère nuit loin de mon bébé… Je suis branchée de tous les côtés, une perf, la pompe à morphine, l’appareil qui me prend la tension tous les ¼ d’heure et un sac de sable sur le ventre. Ma 1ère nuit de maman est plutôt laborieuse, je ne dors pas beaucoup….
6h30, les bébés réintègrent les chambres, je vais enfin pouvoir toucher mon Swanny, le sentir, lui faire des tonnes de bisous…
J’attends, mais personne ne m’apporte mon bébé… Un peu plus tard une sage femme vient me dire qu’il est à la radio, on lui fait une radio des poumons et puis il aura une prise de sang pour lui faire un cariotype.
On me demande si j’ai envie de me lever. Oh que oui, je veux qu’on me libère, qu’on m’enlève cette sonde et que je marche… Tout se passe bien même si j’ai la tête qui tourne un peu…
11h, je n’en peux plus, je n’ai toujours pas mon fils, personne ne me dit ce qu’il se passe et je n’ose pas demander… Je me sens seule, j’ai hâte que David arrive… 11h30, on m’apporte enfin mon bébé d’amour. Je ne l’ai vu que peu de temps la veille, il faut que je m’habitue à cette petite bouche…
Les sages femmes sont super, une en particulier qui vient beaucoup discuter avec moi.
David est là, d’ici 1/2h les 1ères visites vont arriver, grands parents, tantes… J’ai un peu peur, peut être qu’ils ne le trouve pas beau…

L’après midi se passe bien, mon Swanny est adopté par toute la famille. Le soir arrive, je suis fatiguée et j’ai un peu le cafard… 21h arrive et c’est l’heure où je me retrouve toute seule, je rumine pas mal. J’ai hâte de voir le chirurgien, qu ‘elle nous dise ce qu’il en est. Je sais qu’une opé ne suffira pas… 22h30, mon poussin s’en va à la pouponnière.

Jeudi 9 aout.
6h30, je suis fière de reconnaître les pleurs de mon bébé… David a beaucoup rigolé en entendant ça…
Je constate que Swann n’a bu que 20gr avec la puer cette nuit, ils ne doivent pas trop le stimuler, moi je l’aide en appuyant sur la tétine… Ma sage femme préférée est toujours là… Elle me remonte régulièrement le moral, tant mieux. Ce matin c’est la puer qui a donné le bain à mon bébé, je dois rester assise à regarder… Les autres mamans osent à peine regarder Swann mais personne ne fait de réflexion désobligeante c’est déjà ça…
Je demande à la puéricultrice de rappeler le chirurgien qui est en vacances… J’insiste lourdement. Elle ne viendra pas encore aujourd’hui… J’ai droit à des massages par une kiné, ça fait du bien.

Les visites se succèdent, la journée défile mais Swann ne mange toujours pas suffisament. C’est moi qui lui donne tous ses bibs, je veux qu’il prenne du poids, je ne veux pas qu’on nous garde trop longtemps ici…

Vendredi 10 aout
J+3, la chute d’hormones est une évidence… Je ne suis pas dans mon assiette, j’ai les larmes aux yeux toute la journée…
Je retourne voir pour la visite du chir… Elle passera aujourd’hui, je suis ravie. Je donne enfin le bain à mon poussin, c’est génial.
Les visites commencent, c’est la journées où il y a le plus de monde.
En milieu d’après midi le chirurgien arrive avec la puéricultrice. Elle examine Swann avec beaucoup de douceur, en 2 seconde elle a évalué la fente, nous fait un dessin. Et là nous annonce qu’il faudra 3 opérations.
Je ne me suis pas du tout préparée à cette éventualité… Je fond en larmes, c’est beaucoup trop 3 opé… Elle m’explique pourquoi 3 et me dit que si vraiment je ne veux pas elle peut en faire seulement 2. Je refuse, je veux le mieux pour Swann. On la remercie, elle s’en va.
Derrière la porte, les grands parents, le parrain, des copains. Tout le monde est là, mon beau père a apporté le champagne, mais j’ai le moral dans les chaussettes.
David retarde au maximum son heure de départ, mais il faut qu’il y aille. Je vais passer le reste de la soirée à pleurer sur le sort de mon bébé d’amour. Pourquoi lui et pourquoi nous… Même les douces paroles de LA sage femme n’y feront rien.

Samedi et Dimanche
Les journées sont longues et fatigantes.
On est en plein mois d’août, peu de monde sur Lyon, les visites sont peu nombreuses.
J’ai hâte de partir, j’essaie de « soudoyer » la sage femme. Je pourrai partir lundi si Swann reprend un peu de poids.

Lundi
Jour du grand départ. Je suis contente mais j’ai un petit pincement au cœur, dehors on ne sera plus chouchoutés… Nous voilà dans le grand bain avec notre enfant différent et tout ce que ça implique.

encore une fois Ruddie on est scotche devant ton recit ca remue tant de souvenirs et d'émotions
les visites les craintes la chute d'hormone le bain ...la visite chez le chir et le grand envol a la maison....

oh oui... très émouvant, ça me remue et me rappelle tant de choses!
L'effroyable baby blues qui nous applatit comme un rouleau compresseur, comme si ce n'était pas déjà assez compliqué!
plein de bisous à toute la famille

oh la la ruddie

la chute d'hormones
c'est le plus dur car nous pleurons pour un rien
et on se sent bête après
bisous

Je lis seulement maintenant ton récit et cause les autres, j'écrase ma larme au coin de l'oeil!!!

Ah oui ces hormones!!! Je pleurais aussi comme une madeleine, heureuse d'avoir ma puce avec moi mais pourquoi n'avais-t'elle pas voulu rester au chaud un petit mois de plus dans mon bidon que je sentais désespérément vide d'elle???

bises

Un petit message d'Anyna et me voilà à relire l'accouchement de mon fils, comme si je n'étais pas là.....

Et là, quand je vois que ça me replonge 4 ans en arrière et que ça me remue les tripes, je me dis, que cette FLP elle est gravée dans mon coeur de maman, dans ma tête, dans mon corps tout entier....
On a beau croire que le plus dur est passé, que tout va bien, et bien non!
Cette fente c'est mon point faible, là où ça fait mal.....
Ce soir en mangeant son yaourt Swann m'a demandé quand on allait refermer son petit trou, parce qu'il en avait marre que des trucs se coincent dedans..... C'est pas grand chose finalement un petit trou, mais il y a des jours où c'est trop.....

Avant d'avoir Swann je me voyais comme une maman forte, pas poule quoi, pas surprotectrice.... Mais une FLP ça change la donne et certains jours je regrette de ne pas le traiter comme s'il n'avait rien eu.....

Il y a tellement à lire sur ce forum que je n’avais encore jamais vu ce post. Très touchant que l’arrivée de Swann. Je me demandais si le prénom avait été choisi avant de savoir si ton enfant avait une fente. De toute façon, il le porte vraiment bien.

Pour ta relation avec la fente, il est normal qu’elle aurait été différente si Swann n’était pas né avec une fente. Ma relation avec mes filles auraient également été différentes si elles étaient nées sans fentes. Chaque enfant est différent et la relation avec chaque enfant est différente. Mes filles sans leurs fentes auraient été différentes et conséquemment ma relation avec elles auraient été différentes. Je ne suis pas certaine d’être très claire... De plus, je crois que c’est normal que notre rôle de mère diffère de celui qu’on s’était imaginé.

Quant à savoir si tu es une mère surprotectrice, et bien ça dépend de qui te le reproche. Est-ce que c’est toi ou les autres? Parce que les autres ne sont pas toi, ils ne se sont pas cassé la tête pour le nourrir, ils ne l’ont pas traîné à l’hôpital pour les examens, ils n’ont pas eu le coeur serré d’une maman qui doit laissé son fils se faire opérer, puis le voir revenir dans sa chambre d’hôpital tout branché, enflé et si fragile. Ils n’ont pas eu à le forcer à mettre des manchons, à masser ses cicatrices, à lui changer ses pansements, etc. Ils n’ont pas eu à s’inquiéter pour son avenir, ni pour sa prononciation, ni rien. Ils ne se sont pas déjà demandé si un jour, il faudrait essuyer ses larmes et trouver les mots qu’il faut parce qu’un c** aura croisé sa route. C’est normal de s’inquiéter pour ses enfants et de vouloir les protéger. Il faut juste savoir le faire sans les étouffer, mais en les accompagnant. De toute façon, si jamais tu es trop protectrice au goût de ton fils, il trouvera un moyen de te le faire savoir. Là, le souvenir de la Flp est encore très présent, mais il s’estompera pour toi comme pour ton fils.