avec beaucoup de retard, refermeture du palais de cédric...

c'était en mai dernier! j'ai eu besoin de m'isoler à ce moment là et je vous ai rien raconté

j'avais fait le récit que j'ai retrouvé alors je vous le met ici et j'ai mis des photos sur la galerie :

Arrivée à l'hôpital lundi, mon beau père nous dépose devant l'entrée, Cédric, moi, la valise, le sac de couchage, mon sac à main, et l'énorme sac de vituailles que m'a donné belle maman :D
On passe aux admissions, l'hôpital est quasi désert en ce jour moitié-ferié. Il n'y a personne à l'accueil mais une affichette nous invitant à nous rendre à l'un des deux guichets ouverts. On patiente un peu, Cédric est exité, mais se tiens plutôt sage. Quand c'est notre tour, j'explique à la dame que la nounou a oublié de me rendre la feuille d'admission, elle photocopie mes cartes d'identité et vitale et me dit d'aller amener cédric à sa chambre où on me fera une autre fiche d'admission.
Cédric chante dans les couloirs, dans l'ascenceur, il est tout content.
Comme j'ai pas la convocation je sais pas où c'est. Je sais que c'est au point bleu mais quel étage? On monte au 4e, mais ce n'est pas là. On m'envoie au 3e, mais ce n'est pas là non plus. Une infirmière passe un coup de fil : c'est au 5e. On y va! Les sacs sont lourds!
Cédric continue de chantonner gaiement, jusqu'à ce qu'on entre dans sa chambre. Je pose mes 35 tonnes d'affaires par terre et lui dit "et voilà! on y est! c'est ta chambre!"
Le visage de cédric se fige, se ferme totalement, il se colle contre le mur. Je l'invite à s'asseoir sur son lit, il refuse. Je le pousse un peu, il s'assoit, sérieux, fermé. Je lui dit qu'il doit m'attendre un peu, je dois retourner aux admissions avec le papier des infirmières. Il me dit "oui." sans me regarder. Je redescend le coeur gros.
20 minutes plus tard je suis de retour. Cédric a retrouvé le sourire, il est gai et plein d'entrain! ouf!

L'après midi passe vite, vu qu'on est arrivés plus tard que prévu. Cédric prend son goûter, puis on passe un bon moment dans le coin jeux. J'entamme avec enthousiasme la conversation avec une autre maman qui m'écoute un peu mal à l'aise, avant de me dire qu'elle parle très mal français, c'est une allemande...
Retour dans la chambre, notre voisin est un grand de 12 ans, un courageux gaillard qui s'est fait renverser par une voiture de la gendarmerie. Si j'ai tout pigé il a eu 3 côtes fêlées, 2 brisées, la rate abîmée, et le pied sectionné. Il a des grosses visses qui lui sortent de la jambe, il reste très calme et ne se plaint jamais. Sa famille est près de lui toute la soirée.
On sert à cédric un plat de nouilles, il mange avec appétit en regardant la télé que Valentin le voisin à louée.

Vers 21h30, on s'installe pour le dodo. Je suis un peu génée de demander à Valentin d'étiendre la télé si tôt, il s'était surement habitué à être tout seul dans sa chambre et s'endormir quand il voulait, mais c'est lui qui réagit sans que je le lui demande et éteint. J'installe le fauteuil et un tabouret pour mes pieds, je m'allonge tout contre le lit de cédric, entre le lit et le mur, en pétant le chauffage au passage :D , on se regarde tous les deux, Cédric me fait tout une série de "sourires spécial maman" c'est super de s'endormir face à face, sa main dans la mienne. Il ferme les yeux, puis les rouvre pour vérifier que je suis là, me fait un grand sourire et les referme. Il s'endort assez facilement.
J'attends un moment, que sa respiration soit profonde, puis je quitte silencieusement la chambre pour aller boire un café au rez de chaussée, et passer quelques coups de fil.
La nuit se passe impeccablement, malgré quelques passages d'infirmière pour valentin.
A 6h, je suis réveillée par un mouvement du lit. Une infirmière secoue doucement cédric en l'appelant. Je bondis de ma chaise. C'est pas très délicat comme réveil, l'infirmière s'excuse, et me demande d'emmener cédric à la douche.
Autant vous dire que c'est un petit lardon mal luné et un peu effrayé que je traine jusqu'à la salle de bains. D'autant plus qu'il a fait pipi au lit, il est tout mouillé et transi de froid.
On se lave dans les pleurs, et on se sèche avec un gros calin, dans l'odeur de la bétadine. Je réexplique à cédric ce qui est entrain de se passer, il me confie qu'il a peur, mais à du mal à cerner de quoi il a peur exactement.
De retour dans la chambre, on lit le livre de Franklin à l'hôpital, Cédric écoute avec attention, répète des phrase clé, et ponctue de "comme cédric!" les actions importantes.
Ensuite, on va un peu dans la salle de jeux, mais une infirmière nous dit qu'il vaut mieux rester dans la chambre. Cédric porte sa blouse d'opération et ses espèce de chaussons élastiques en plastique.

On dessine un peu en attendant, plus j'angoisse et plus cédric a l'air de se calmer. Il est plus résigné que calme, un air de maturité indéfinissable, que je lui connais déjà pour lui avoir vu à chaque opération. Je vous jure que ça fait bizarre...
Quand le monsieur qui le fera descendre au bloc arrive, vers 8h, que Cédric s'adosse dans son lit, tellement sérieux, j'ai le coeur en miettes. Je me presse contre lui, je lui dit combien je l'aime, cobmien je suis fière de lui, je lui répète que je vais l'attendre ici dans sa chambre, et que son père sera là quand il remontera. Je lui dit "ça va aller?" Il me dit, toujours avec son air sérieux, résigné : "oui."
Je demande au monsieur si je peux lui laisser son doudou, il colle une étiquette dessus et cédric le prend contre lui, il s'éloigne sur le lit, assis bien droit, sans un regard en arrière.
J'ai l'impression qu'on vient d'enfoncer un poignard dans ma poitrine quand je rentre dans la chambre. Valentin joue à la playstation, je ne peux pas m'effondrer, alors je ravalle mes larmes, je desend à la cafeteria prendre un petit déjeuner, je passe des coups de fils, puis je remonte dans la chambre lire sur le fauteuil en attendant Jérémie.
Il arrive vers 11h30, on va demander aux infirmières où ça en est. Elles se renseignent puis nous disent qu'il est sorti du bloc à 10h45 donc ne sera pas de retour avant 12h45. Nous desendons à la caféteria déjeuner, je me sens appaisée par la présence de Jérémie. Je sais que se sentir seule avec cette écrasante responsabilité de conduire jusqu'au bout, le mieux possible, l'hospitalisation de son enfant, est le plus stressant de tout. Je n'ai pas vraiment peur de l'opération en elle-même, je sais que le risque est minime. J'ai peur de tous les effets négatifs que cela a sur Cédric : la peur, la douleur, l'incompréhension...
Nous remontons après manger, on attend dans la chambre. Un lit arrive, j'indique au brancardier la place de Cédric, avant de me rendre compte que c'est Valentin qui reviens de son echo. Nous nous rasseyons et attendons encore.
A 13h la porte s'ouvre, je vois le lit dans le couloir, cédric qui s'asseoit précipitamment, affolé, pendant que tout le monde s'affaire à dégager le passage dans cette chambre si étroite.
Je me jette en avant, bouscule tout et tout le monde, je cours vers Cédric, j'ai peur qu'il soit plus rapide que mon et descende du lit malgré la perfusion. Mais il s'arrête quand il me voit arriver. Il sourit, il sourit comme les autres fois, le sourire bouleversant dans son visage gonflé, fatigué, douloureux. Je le serre dans mes bras, je lui carresse le visage, je lui demande si ça va "oui, ça va" "non, pas mal", le brancardier reviens, le passage est libre, il guide le lit dans la chambre. Nous voici tous les trois réunis.
Jérémie a les yeux qui brillent et la groge nouée. Cédric se montre si courageux, il se montre enjoué, fait le clown, comme s'il voulait nous rassurer, malgré ses yeux qui papillottent, son dos qui s'affaisse par moments dans la position du sommeil, puis se redresse pour rester plus longtemps avec nous!

Jérémie part à l'heure du goûter. Cédric est épuisé, mais lutte toujours, s'endort quelques secondes puis se réveille. La famille de Valentin est revenue ils font beaucoup de bruit.
En fin d'après midi, une éducatrice de la maison des ado viens proposer à Valentin d'autres jeux pour la playstation et des films. Elle lui refuse des films d'action trop violents à cause de Cédric, et Valentin propose gentiement de louer Nemo et Harry Potter.
Le soir, nous regardons Némo. Cédric tiens jusqu'au bout, puis s'écroule dès qu'on éteint la télé, à 22h30.

Premier réveil à 00h30, prise de température et tension. Cédric ne se réveille pas, l'infirmière est douce et discrète.
Je passe ma main sous le drap, c'est trempé. Cédric s'est éloigné de l'autre côté du lit au sec. J'attends le prochain passage de l'infirmière à 1h30 pour lui dire qu'il a fait pipi. Changement de draps, Cédric dort profondément mais finit par se réveiller quand je le soulève. Je le recouche, il se rendort immédiatement.
2h, la perf se met à sonner. Cédric se réveille en sursaut. L'infirmière est longue à venir, Cédric est en larmes, terrorisé.
Elle me fait remarquer qu'il saigne beaucoup. Le drap sous son visage est tout rouge, le sang coule à la commissure de sa lèvre. Je ne suis pas inquiète, j'ai le souvenir d'une explication avec le Dr Oger qui me disait qu'il n'y avait pas de risque d'hémoragie dans cette zone, c'est pourquoi il ne vérifient même pas le groupe sanguin avant d'opérer. Mais l'infirmière n'est pas de cet avis, elle me dit que par précaution, elle préfère lui mettre des électrode sur le torse. Cédric essaie de se rendormir, mais l'infirmière doit paramétrer la machine qui produit plein de petits bips. Quand tout est réglé, cédric se rendort gentiement, j'en fais autant.
2h45 la seringue électrique arrive à sa fin et bipe. Cédric se réveille en sursaut et sanglotte, affolé. La machine à électrode se met elle aussi à sonner l'alarme, ce qui fait hurler Cédric et du coup biper la machine de plus belle.
L'infirmière remet une seringue électrique je lui demande si c'est nécessaire, elle me dit que c'est pour nettoyer la perf, avec un sourire d'excuse. Il y a peu de liquide, je sais que ça va bipper dans pas longtemps.
Cédric s'est calmé, se rendort. Je me rendort aussi.
3h45 rebelotte, la seringue bipe, cédric se réveille, les électrodes bipent! L'infirmière vient éteindre et débrancher la seringue, cédric finit par se calmer, se rendort.
4h30 prise de tension, température. Cédric a fait pipi. On re-change les draps. Cédric est réveillé, angoissé. Quand l'infirmière part, les électrodent se remettent à biper. Je débranche la machine : raz-le bol!
Tenstion-température peu avant 7h, cédric ne se rendort pas : une nouvelle journée commence!
La matinée commence pas très bien : je me fait un peu engueuler parce que j'ai débranché les électrodes, mais pas plus que ça. Je demande à ce qu'on enlève la perf, Cédric hurle, il a peur. On a bien du mal à le faire tenir tranquile pour lui enlever. Même cirque pour enlever les électrodes collées sur son torse. Et même cirque sous la douche pour enlever le pansement posé au retrait de la perf.
Après ça, ptit loup pète le feu et retrouve le sourire. Il peut à nouveau courrir partout.
La matinée se passe très bien, je suis soulagée!
A midi, cédric boude un peu son repas. Depuis la veille il mange des yahourt, des compotes, du lait et des jus de fruits, il commence à en avoir marre.
A 14h30 nous assistons à un spectacle au rez de chaussée, une conteuse qui raconte des histoires russes, c'est très sympa. A la fin cédric est crevé et pleure. On remonte. On lui sers le goûter mais il s'endort profondément. La famille de valentin est là. Comme cédric dort bien, je descend boire un café. Je prends un peu mon temps pour téléphonner. Quand je remonte, Cédric est réveillé. Il a eu un très gros chagrin à son reveil...
Il se rendort peu de temps après, et se réveille 1h plus tard, en larmes, je ne sais pas quoi faire pour le calmer, jusqu'à ce qu'il me dise qu'il veut faire pipi... il est trop endormi pour savoir que faire pour satisfaire son envie alors il pleure! Je l'emmène faire pipi et il va beaucoup mieux.
Le soir tombe, on est dans la salle de jeu quand on amène le repas. Cédric a encore yahourt-compote-jus de fruits, et une soupe hypercalorique FROIDE. Il boit quelques gorgées de jus, de lait, deux cuiller de soupe. Je réclamme du fromage frais.
Le soir, Valentin doit descendre à la maison de l'ado pour la soirée. Cédric et moi nous installons devant la télé : chouette on peut choisir le programme et cédric pourra s'endormir tôt. Mais Valentin revient 1/2h plus tard : la maison de l'ado était fermée...
Comme il est très déçu, par ça et parce qu'une infirmière lui avait dit qu'il sortirait le lendemain, et la suivant lui a dit que non, je n'ose pas trop lui demander de se coucher à 21h alors j'attend 22h, cédric joue avec les autres enfants dans la salle de jeu.
Mercredi soir : nuit impeccable. Je ne descend pas et m'endort avec cédric. J'ai été bien inspirée car le soleil (le volet est cassé) réveille cédric à 6h30.
La matinée est éprouvante, Cédric est à la fois exité et fatigué, il est intenable, je dois lui courir après pour les soins, en particulier les bains de bouche. Il ne saigne plus que du nez, tout le sang coagulé dans la bouche a fini par s'en aller avec les lavages.
Je suis un peu à bout de nerfs, j'attend la visite du médecin qui va confirmer la sortie de cédric.
A force de faire le fou, cédric se cogne au milieu du front et se fait une belle bosse bleue. Je demande à une infirmière une pommade : réponse génée "désolée on a rien pour ça ici..." j'hallucine, je commence à perdre mon sang froid.
A 11h, je vois passer devant la porte le Dr Souchet. Je me dis tiens! c'est lui qui est responsable du service aujourd'hui! ça tombe bien! c'est celui qui s'occupe du pied de cédric!
Ils discuttent de la sortie de Valentin, j'adresse un sourire au dr souchet mais il n'a pas l'air de me voir. J'attends patiemment notre tour, mais la discussion se poursuit dans le couloir, et je ne le revois pas venir. Je me dit que peut être il va faire le tour des autres chambres avant de revenir, je patiente avec cédric mais j'en ai marre, la moutarde me monte au nez.
12h on apporte le plateau repas de cédric. yahourt-compote, et du lait versé dans un truc en plastique! je regarde le récipient puis l'infirmière je dis "c'est quoi ça?" elle me fait un pauvre sourire désolé et s'en va.
Je boucle ma valise et je dis au revoir à Valentin. On va attendre dans la salle de jeux.
Le docteur souchet passe, je me lève et lui sourit, il passe devant moi comme si j'étais invisible.
Une infirmière passe je lui demande, en sentant les larmes piquer mon nez pourquoi je n'ai vu aucun médecin pour la sortie de cédric? Elle me dit en bredouillant : ah oui mais non c'est bon sa sortie est signée. Je lui dit ah bon mais personne n'est venu examiner cédric, on ne laisse pas un patient sortir sans l'examiner! Elle me dit, très embêtée : oui mais le dr souchet c'est pas sa spécialité les fentes, il dit que ça ne sers à rien qu'il examine votre fils, mais il a signé vous pouvez sortir.
Je lui dit au bord des larmes : mais enfin, quand même! elle me dit oui je sais, et le docteur oger ne travaille pas aujourd'hui, je dis oui c'est toujours comme ça non seulement il ne passe pas après les opé mais il ne viens pas faire la sortie, on le voit jamais! Personne n'a examiné cédric et je n'ai personne à qui poser mes questions! elle me dit oui il est spécial, je sais, et elle s'en va.
Je retourne dans la chambre avec cédric, je ne peux plus retenir mes larmes alors je me tourne vers la fenêtre pour ne pas que Valentin me voit. J'appelle ma mère qui m'annonce qu'une amie très spéciale, très chère pour moi est hospitalisée pour maladie grave. Je lui dit merci c'est exactement ce que j'avais besoin d'entendre, là... Je raccroche et j'appelle christiane, car je viens d'apprendre que cédric sera alimenté mixé pendant 3 semaines, et j'ai plus un centime, ma cb est bloquée, j'avais pas prévu d'acheter des choses pour ça! et là christiane décroche affolée, elle part dans l'après midi amener catherine à l'autre bout de la france, elle part en vacances deux fois dans une auberge pour personnes handicapées, elle me raconte tous ces soucis du moments pendant 1/2h je peux pas en caser une, j'écoute, je pleure en silence. Après j'appelle Jérémie, pourquoi je n'ai pas pensé à l'appeler en premier? Il trouve pour une fois les mots qu'ils faut, je me sens mieux quand je raccroche.
Je vais réclammer mes papiers de sortie, on me dit de voir avec la secrétaire, qui n'est pas dans son bureau bien sûr. Nati ma collègue arrive pour nous chercher. On finit par boucler toutes ces paperasses, onf ait un tour au mac do où cédric touche à peine à son sundae et refuse de jouer dans l'aire de jeu parce qu'il a "peur du monstre", puis on rentre à la maison. Cédric s'endort dans la voiture.
Voilà

témoignage très émouvant, plein d'émotion. Merci de nous avoir fait partagé ce moment.

Merci Truiss de nous faire partager ces moment, c'est très très émouvant !!!

Cédric est un p'tit mec très très courageux !!! <love:

Quel témoignage, très émouvant et très éprouvant et pour Cédric et pour sa maman ....

Je te comprends si bien car en lisant ton récit, j'ai l'impression de revivre les 2 opérations de mon fils Mattéo car j'ai vécu les mêmes choses avec le personnel d l'hôp et mon chir ressemble au tien, un vrai "fantôme".....

Enfin, je relativise en me disant k le principal, c que le travail soit bien fait ...et k mon loulou va bien....

Merci d'avoir partagé ton histoire avec nous, et je vous fais de gros gros bisous !!!

merci pour ton témoigange très émouvant...

merci truiss de nous faire partager tout ça!!

salut truiss et merci pour se témoingnage pleins d'amour.biz virginie

Gros bisous à Cédric et sa maman.

Merci d'avoir partagé ces moments avec nous, ton témoignage est poignant... Cequ'on peut se sentire seule parfois... Heureusement que le sourire de nos loulous nous remontent le moral !

Bisous de Sévi

Merci beaucoup Truiss et grosses bises à vous deux.

Véronique