Nos bébés et la fente labio-palatine
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 conferencedeM SERRE sur les FLP

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kaomé
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MessageSujet: Re: conferencedeM SERRE sur les FLP   conferencedeM SERRE sur les FLP EmptyJeu 20 Oct 2005 - 23:36

voici une conférence faite avec Michel Serre : (je me suis permise de mettre en rouge ce qui me semblait important)


À visage différent

Michel Serres

de l'Académie Française



Soirée organisée conjointement par la Librairie Ombres Blanches, les Éditions Hermann et le GREP à l'occasion de la parution du livre À visage différent de

I. Maurette, Cl. Neyrinck, A-M. Rajon, M-F. Saramon, J-J. Tournier, N. et A. Chancholle et M. Serres

publié par les Éditions Hermann à Paris.

Plusieurs des co-auteurs du livre étaient à la tribune au côté de Michel Serres et ont pris part au débat.


Même douloureuse et grave, une blessure à l'épaule, au mollet ou dans le dos ne pèse pas comme une maladie ou une malformation du visage et des deux mains. Ni pour nous ni pour autrui les parties du corps ne s'équivalent. Lesquelles laissons-nous toujours nues devant les autres, sinon la tête et les dix doigts ? Je ne vois de vous que les visages, ainsi nommés parce que, visibles, je les vois, et que, voyant, ils voient le mien. Le reste disparaît sous les vestes qui cachent nos faiblesses et nos fragilités.

Le mot latin persona désignait le masque dont l'acteur se couvrait du front jusqu'au menton pour jouer, autrefois, la tragédie ou la comédie, et, vous le savez, nous avons emprunté ce mot à la langue latine pour dire l'essentiel de la personne, comme si pour nous la face exprimait vraiment notre véritable identité. Comme si pour nous le visage exprimait tout.

Tout, qu'est-ce à dire ? Que nous pouvons lire sur le visage l'arrogance, la servilité, l'usage du commandement ou l'habitude d'obéir, la caste, la grimace mondaine banale. Impérieux, hautain, rampant ou obséquieux, le visage nous renseigne vite sur la classe sociale.

De plus, je ne sais quoi inscrit sur les traits fait distinguer l'italien de l'allemand, l'anglais du scandinave, et pour ceux d'entre vous qui vivent souvent en Asie, le chinois du japonais ou coréen. Voilà le visage, maintenant, signe de culture, voire d'ethnologie. Et vous le savez, vous qui parlez des langues étrangères, que la bouche qui parle l'anglais ne s'ouvre ni ne bouge comme celle qui parle le français ou l'espagnol. Si le naturel voit assez mal le jeu ordinaire de ses propres compatriotes ou coreligionnaires, en revanche, l'étranger observe comme à livre ouvert le visage de celui qui lui parle. Tel persan déchiffre à loisir les faces parisiennes qui n'abusent que les beaux esprits du quartier latin.

Et maintenant, explosant d'expressions extrêmes, tendresse, joie, malheur, mépris, furie, stupéfaction, voilà le visage comme le meilleur miroir de la psychologie, visage dont la surface évoque au moins les images et les symboles des émotions et des sentiments. Mieux encore : éveillé, alerte, malicieux, aigu, ou au contraire enveloppé d'une morne et indolente épaisseur, il révèle les degrés de la présence au monde, de la conscience et de la présence aux autres.

Orgueilleux, avare, envieux, colérique, paresseux, bas en somme, ou à l'inverse modeste, généreux, loyal, haut en somme, toute la morale passe en rafales sur la face estimable ou rapace. Une lumière incontestable révèle l'intelligence inventivement heureuse, une fermeture hermétique indique la stupidité. Visage, cire cognitive ou s'imprime la connaissance ou la culture vraie.

La peau, son grain, sa couleur, ses rides et ses glacis lisses conservent aussi la mémoire de l'âge et des expériences que la vie enregistra, car la bourgeoise et la paysanne, le marin ou le maçon, l'intellectuel ou le manuel, ne reçurent point dans leur existence les mêmes gifles, les mêmes embruns, toujours plus ou moins retenus dans les souvenirs cutanés.

Palimpseste plus que parchemin, cette page du visage garde le passé entièrement écrit dans les rides-lignes, comme si la vraie faculté de mémoire gisait dans la peau, de sorte que l'honnête homme et le fripon ne font pas le même visage et qu'à partir d'un certain âge chacun porte sur lui la responsabilité réelle de ses actes.

Quant au présent, le voilà qui éclate dans la lumière de la santé silencieuse, comme le disait le professeur Leriche, ou par la pâleur inquiétante qui traduit telle pathologie, somatique ou mentale, que le médecin voit à l'évidence avant tout examen clinique ou machinal par la face tordue de souffrance ou égarée par la folie.

Voilà mon premier bilan. Ce bilan est global et il impressionne par son caractère de totalité. Dans ses reliefs, dans ses creux, le visage laisse lire la mémoire de son temps et l'histoire de l'individu, les symptômes médicaux de ses organes et de son âme, l'intelligence et la connaissance, la présence au monde, le degré de sa conscience, son éthique, sa morale, la psychologie, la sociologie, l'ethnologie, la culture, la langue.

Écoutez : quelle science de l'homme s'absente donc de ce morceau de peau-là ? Toutes les sciences humaines se trouvent là exprimées par le bilan que je viens d'énoncer et la description que je viens d'en faire. Quel traité pourrait se vanter d'une telle exhaustivité ? Voilà toute une encyclopédie de sciences humaines individuellement déclinée, expressive de la personne et de l'ensemble de son monde, sans faire aucunement appel au langage. Comment un tel trésor peut-il se déposer dans un si petit espace ? Par quel mystère silencieux s'y projette-t-il ?

Je n'ai pas fini, puisque, muni d'une capacité de s'inverser soi-même, cet ensemble si global et si précieux se double de la possibilité de se transformer, de se divertir, bref de mentir. L'hypocrisie change en face loyale le front de l'escroc. Quelque tactique transfigure l'avare au regard cupide en intelligence claire et naïve. Le courage fait du malade un héros, la plaisanterie et l'humour contredisent sans cesse le dit, car le rire passe pour le propre du visage. Du sous-entendu à la mauvaise foi, plusieurs duplicités foisonnent déjà dans ce même espace.

Construite comme je l'ai fait tantôt, l'armature des savoirs peut donc se recouvrir d'un tissu de mensonge, puisque la face joue déjà le rôle d'un premier masque, comme si cette page de peau savait prendre aussitôt une photocopie d'elle-même et en inverser le sens. Cette capacité de rétention, de tromperie, de sourire ou d'ironie, en somme de redoublement, qui déjà peut prétendre à se nommer la conscience de soi, suppose une maîtrise exquise des muscle expressifs. Leur nombre immense et leur innervation croisée font que l'homonculus, cette petite projection dans le cerveau des connexions sensorielles, étonne par l'importance de son visage et de ses mains. Par leur tissu serré, les rôles que nous jouons passent sous leur contrôle. Derrière cette tapisserie, un premier sujet, moi, vous, nous, domine les commandes.

Mais cette maîtrise du visage reste relative. Dépassé par la colère, dépassé par la paresse, par les habitudes, par la vieillesse, par la mémoire, par la sottise, par la souffrance, le visage alors avoue, sans le savoir, sans le vouloir, comme si la force ou la chaleur du corps, du passé, de la maladie l'écrasait sous une capacité dépassée de sang froid autonome. Ce manque d'empire sur soi fait de soi-même un second sujet, non pas le sujet maître de tout à l'heure, et disposant librement de ses muscles expressifs, mais un second sujet sans défense, jetté sous le poids du vice ou de la douleur. Ci-gît le sujet-esclave, voisin du sujet-maître.

De plus, face à chaque partenaire, vous, moi, quelqu'un, en tout moment, selon chaque circonstance différente et singulière, cette personne présente un profil singulier d'elle-même dont le dessin suit exactement le titre du mélange entre les deux instances que je viens de décrire : la domination de soi et ses désarrois, l'esclavage et la liberté. Ici calme et autonome, il trahit là des envies frénétiques de vengeance ou de ressentiment. Autonome et contraint à la fois, maître et esclave, le vrai sujet, en troisième, mêle et additionne le second et le premier, l'esclave et le maître, le dominé et le dominant, comme se peignait là entière, inconscient et conscient confondus, une surface présente et lisible du visage qui nous était jusqu'à maintenant inconnue.

Réfléchissons. Si le langage, montre, cache, hésite en lapsus et mots d'esprit, si le rêve trahit et avoue, combien plus clairement, et bien antérieurement au sommeil et au langage, apparaissent les raideurs, les impuissances et les fatalités de la figure, et de plus à son propre insu ? Confondu avec le corps, mieux encore avec sa face montrée, nous portons, nous montrons, nous croyons cacher, mais nous exhibons en fait l'inconscient tel quel sous la frange, les paupières ou la barbe, ou entre les lèvres et les narines.

Ici intervient une distinction, qui a de l'importance, entre ce qui dépend de nous et ce qui ne dépend pas de nous. Car enfin, que l'avarice, ou la bassesse, nous soumettent à leur empire, nous l'avons peut-être bien voulu. Ou plutôt, nous en avons désiré l'esclavage bien plus que celui qui nous assujettit à cette blessure issue d'un accident, à cette blessure de guerre, ou à cette malformation de naissance dont la cicatrice raidit notre expressivité. Alors oui, là, le destin l'emporte sur l'aveu.

Deux contraintes alors se distinguent. Celle, vicieuse, en tous cas passive, qui jadis a pu dépendre de nous, et celle, corporelle, qui est notre sujet dans notre livre, qui n'en dépendra jamais. Nous voilà donc responsables seulement de la moitié de notre visage.

Autant, trahie par ses joues blasées, l'ivrognerie peut répugner, autant émeuvent la tache de vin ou la fente labio-palatine. À la pitié, qui tout aussitôt remplace un début de dégoût, nous reconnaissons aisément la différence, si aisément perceptible, entre nos chutes morales contraignantes et un héritage physique inévitable. Et si quelqu'un d'entre nous hésite un moment sur ces deux sentiments, et parle indistinctement de répulsion pour les unes comme pour l'autre, alors nous savons d'instinct, ou, sinon d'instinct, d'évidence et de morale, ou qu'il se trompe, ou qu'il commet une faute brutale et basse d'inhumanité. Car le racisme, en fait, nous suppose comptables de ce qui se passait avant notre naissance.

Non. S'il existe en effet des fatalités qui dépendent de notre liberté, d'autres, encore plus lourdes, n'en dépendent point. Tout homme sait, ou doit apprendre, qu'il doit dispenser tout homme de toute responsabilité envers son corps de naissance et envers l'histoire de ses parents.

Cette carte d'identité, le visage, ce paysage singulier d'identité, dont la photo d'identité ne trace que la carte, appartient par sa complication à l'individu et à lui seul, puisqu'on reconnaît l'individu au visage. S'il se compose donc d'un ensemble de muscles, d'os et de cartilages que, dans le cas qui nous intéresse dans notre livre, le chirurgien, aidé de l'anesthésiste, restitue et répare, de machoires osseuses et d'une dentition que remodèle l'orthodontiste et que l'écographiste a vu avant la naissance, d'une langue et d'un palais dont l'orthophoniste rééduque les performances langagières, de multiples et mobiles miroirs où s'expriment des sentiments et des émotions dont la psychologue aide à calmer les excès, s'il domine enfin un tronc et des membres dont une kinésithérapeute peut assouplir les heureuses rotations, si donc il marque les traces singulières du corps, de la parole et de l'âme de tel individu que nous reconnaissons par lui presque sans nous tromper, comme s'il s'agissait de ses empreintes digitales - reste qu'il dépasse encore la somme de ces sciences et de ces pratiques, car il témoigne en plus de la société où il vit, de sa langue, de sa culture, de ses mœurs et de ses habitudes.

Un japonais ne présente pas son visage en public comme un brésilien. Un anglais ne le présente pas comme un gallois et un breton comme un gascon. Sculpté par la prononciation de son propre dialecte, modelé par les usages propres au groupe auquel il appartient, par sa politesse et par ses gestes de conteur, suivant les manières de saluer, d'écouter, d'impressionner, de menacer, bref d'entretenir des rapports à autrui codifiés par le pays où il se trouve, savez-vous que le visage varie aussi dans le temps ?

Le visage des contemporains ne ressemble plus du tout à ceux du Moyen-Âge ou encore de l'Antiquité. Chaque génération a le sien, et les enseignants dont je suis, le savent parce qu'ils savent en gros deviner à quelle génération appartient tel ou tel visage. L'histoire donc montre mille variations dont la principale décrit l'émergence très lente de l'individu. Nous sommes fiers d'avoir des visages singuliers, alors qu'autrefois la fierté était inverse : elle consistait au contraire à avoir un visage qui ressemblât le plus possible au groupe auquel on appartenait. L'idée de la différence personnelle est une idée moderne qui émerge peu à peu, et dont peut-être on commence à comprendre l'apparition en même temps, ô surprise, que la photographie. Le visage social, que je tente de décrire, décroît donc plutôt parmi nous au bénéfice du visage individuel, et c'est pourquoi nous le voyons mal, et c'est pourquoi je le décris ce soir devant vous.

Cette influence du temps historique et du milieu social nous la remarquons d'abord lorsqu'elle manque. Par exemple, sous la figure si tranquille et si sereine de nos amis aveugles, dont l'infirmité empêche de refléter les mimiques d'alentour. Mais nous l'observons aussi à l'inverse lorsqu'elle est présente dans l'air mystérieux de ressemblance qui unit les familles, certes, mais aussi les ethnies, les cultures, les gens qui parlent les mêmes langues ou qui appartiennent aux mêmes pays ; et à l'inverse encore, de manière opposée, dans la différence que nous découvrons lors de voyages ou d'immigrations, où nous nous étonnons de rencontrer des traits ou des gestes si distincts des nôtres.

Ces similitudes et ces distances, aident certes au mariage, à la naissance, à la génétique, mais aussi au fait d'appartenir au même collectif. Et nous nous souvenons tous d'avoir plus ou moins souvent souffert d'exclusion et de racisme, de mépris ou d'insolence, en raison de l'aveu que ne peut pas ne pas faire notre visage de notre origine, de notre appartenance ou de notre extraction.

Avez-vous remarqué, et je le fais pour finir, à quel point les riches et les décideurs, vainqueurs au moins temporairement du combat impitoyable que chacun livre contre chacun, ne présentent pas non plus leur visage comme les pauvres, les humbles, les déshérités, toutes victimes si nombreuses de l'inégalité de fortune ou de condition ? Avez-vous remarqué la confiance en soi involontaire de ceux qui bénéficient de la puissance et de la gloire ?

Non seulement donc il existe un visage social, mais il s'accentue d'autant plus ou moins fortement que tel ou tel doit paraître en public ou rester ignoré. Et encore plus finement, distinguez l'instituteur qui doit parler à vingt cinq personnes et comparez son visage à l'acteur de cinéma ou au chef d'État qui s'exhibent devant les foules. Il leur donne à voir une figure qui varie avec ce nombre et par conséquent avec les échecs essuyés ou les succès remportés au cours de telles parades.




à suivre ........


Dernière édition par le Jeu 20 Oct 2005 - 23:42, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: conferencedeM SERRE sur les FLP   conferencedeM SERRE sur les FLP EmptyJeu 20 Oct 2005 - 23:40

la suite ....

Je me résume. Individuel donc, le visage se compose de peau, de muscles, d'os, expressif d'émotions diverses, mais plus encore colle à mille masques dont la forme et la couleur témoignent des groupes auxquels nous appartenons, génération, région, famille, métier, parti, classe, locuteur de telle langue ou participant à telle culture. À l'oublier, il aurait donc manqué à l'équipe de notre livre, qui se composait de praticiens de pratiques médicales, un anthropologue qui se propose de dessiner ce visage que nous montrons sans cesse à autrui. Le père et la mère doivent le connaître, les éducateurs doivent l'analyser, et les sujets surtout, puisqu'il faut en temps réel tenir compte de cette composante dont peu de gens parlent et qui pourtant tient une place capitale.

Et bien, parlons-en.

Voici. Si les ressemblances dans les familles, ou les collectifs plus larges, dépendent de nos gènes, donc de l'hérédité, elles viennent donc aussi, je viens de le montrer, des relations de langage et de groupe et des usages communs à tel ou tel collectif auquel nous appartenons. Nous répétons volontiers les gestes et les grimaces de nos pères, de nos sœurs, qui reprennent réciproquement les nôtres et plus tard, nous imitons la mimique de nos collègues, de nos patrons et des vedettes que nous admirons au théâtre et au cinéma. Les employés parlent comme les contre-maîtres et, vous l'avez remarqué souvent en riant, les ministres comme le président. Entre les participants d'une même communauté, ce va-et-vient ne cesse pas. Pourquoi ? Parce que de toutes façons c'est lui qui forme la communauté.

Donné donc dès la naissance, mais mobile et encore plastique, le visage se forme et se transforme continuellement par nos dialogues, nos débats, par ce rapport à autrui, comme s'il devenait le miroir où d'autres se reconnaissent. Non seulement où il nous reconnaissent comme individu, mais où d'autres se reconnaissent.

Et ceci, la science le sait depuis longtemps, puisqu'elle nous a donné à observer des enfants dits "sauvages", retrouvés sans expression, elle dit même parfois "sans visage", et qui apprirent lentement à réinscrire ces impressions sur leur figure en imitant les traits mobiles de leurs proches.

La science dit même plus : que la balance entre le naturel et l'acquis après la naissance s'équilibrent relativement bien. Autrement dit, la face de chacun résulte autant de ce modelage journalier que des traits reçus dès le sein de la mère.

Pourquoi ? Parce que le mime transmet à lui seul presque tout l'apprentissage. Nous tirons presque toutes nos habiletés pratiques, et même, je le crois maintenant, nos savoirs, de la reproduction des gestes, des postures du corps. Certes de la reproduction du langage, mais aussi des tics d'autrui. Je crois désormais que le corps et le corps seul est l'opérateur principal du cognitif. Nous ne comprenons qu'en imitant corps à corps, face à face et vis-à-vis.

Certains philosophes, Aristote par exemple, prétendent même que l'espèce humaine devint intelligente et ne devint intelligente que parce que plus et mieux que toutes les autres espèces animales, elle put et elle sut mimer.

Or dès le premier jour, le bébé mime les mines de sa maman qui, la première d'une longue série de personnes, commence donc à lui donner son visage. Un enfant porteur d'une fente labio-palatine, et plus tard de la cicatrice qui suit l'opération, ressemble un peu à quelqu'un qui souffrirait d'une blessure sur une jambe dont la raideur lui rendrait la marche et la course un peu difficiles. Dès lors il faut qu'il se fasse masser, qu'il s'adonne à une gymnastique progressive, bref que l'exercice l'assouplisse. Et l'entraînement fera plus que la musculature de départ.

Or encore, les parents raffolent du face à face délicieux avec le nouveau né, qu'ils agrémentent de sourires, de vocalises et de babillements. Le bébé les imite vite et ils les mimera de plus en plus et de mieux en mieux. Voilà les premiers dialogues silencieux dont l'effet majeur consiste à modeler la bouche et les muscles du visage, et à lui donner peu à peu l'expressivité singulière qui traduira demain sa personnalité.

Ces exercices, cet entraînement dont on oublie le côté gymnastique au profit des amours et des joies partagées, pèseront dans la balance finale au moins autant que le donné initial. Ces face à face, tête à tête, vis-à-vis ou corps à corps, dont vous usez si heureusement avec n'importe quel enfant, multipliez-les d'autant avec lui si embarrassé par sa blessure et par sa cicatrice si embarrassé au départ par son léger handicap. Restez longtemps à jouer avec son sourire, restez longtemps pour qu'il joue avec votre sourire, avec la mobilité de ses traits en réponse à la vôtre vous l'aiderez ainsi à sculpter le visage adulte dont il jouira. J'aimerais nommer ce travail : la seconde manière de faire naître cet enfant, la seconde manière de faire naître l'identité de cet enfant. De plus, c'est lui qui y collabore.


À partir de là, comme l'enfant vis-à-vis de la mère, et la mère vis-à-vis de l'enfant, chacun de nous imite l'expression de l'interlocuteur proche qui, lui-même, fait de même avec les nôtres. Qu'est-ce qu'un dialogue ? Qu'est-ce qu'une rencontre ? Ce dialogue, calme ou animé, cette dispute aussi bien, ne se soldent pas toujours simplement par un échange de mots que l'on pourrait transcrire comme au théâtre dans un texte de réplique, ou un transfert de choses, qu'un bilan comptable résumerait. Il s'y ajoute ces gestes, ces sourires, ces clins d'yeux et ces mimiques, tout un jeu de physionomie par lequel passe la volonté de séduire, la soumission ou la domination, l'appel, le refus, mille intentions encore, dont la mobilité fluide se reflète instannément sur le visage d'autrui avec en supplément ses propres émotions.

Émotions. Que veut dire ce mot ? Ce mot décrit la face mobile. Émotion c'est mouvement. Par regards furtif ou francs, par plis et inclinaisons, la face se lance dans des correspondances croisées dont la vitesse et la souplesse, dont l'adaptation, se juxtaposent au dialogue des phrases et à l'échange des objets. Le sens des mots fuirait un peu, nous le devinons, sans la musique des voyelles et des consonnes, sans les inflexions chantantes des voix. Mais à son tour ces lignes mélodiques s'évanouiraient sans la sculpture permanente du vouloir dire sur les muscles du visage et le port variable de la tête, sans la peinture colorée de l'éclairage des regards, le blanc des joues, le rouge de la pudeur et le rose des lèvres, sans le miroir sans cesse échangé entre les locuteurs, par lequel l'un se voit sur l'autre et que l'autre le voit, et par lequel chacun comprend avec les mots et au-delà d'eux ce que chacun exprime.

Cet ensemble d'échanges se déroule dans un temps et à une vitesse telle qu'en l'instant même tel état paysagé singulier momentané du visage indique à l'autre qu'il a été entendu, et de telle façon, alors qu'on s'apprête à lui envoyer un message en s'attendant au même enregistrement.

M'avez-vous bien entendu ? La parole, la musique, la sculpture des muscles, la peinture des couleurs et des formes. Tout à l'heure j'avais dit que le visage exprimait le bilan des sciences humaines toutes entières. Puis j'ai dit que le visage exprimait un bilan assez complet des pratiques médicales. Et maintenant je viens de le dire : ce dialogue et cet échange entre les interlocuteurs exprime, oui, réunit, oui, la totalité des beaux-arts. Couleurs de la peinture, formes de la sculpture, musiques des voix. Oui, il faut y ajouter ce cinéma permanent et réciproque où le spectateur joue un rôle dont l'acteur fait le contrôle.

Rapides et vifs, ces mimes adaptés en temps réel produisent à la longue les ressemblances fortes dont je parlais tantôt entre les gens qui s'entretiennent ensemble souvent. La fréquence et la vitesse d'adaptation stabilisent le temps long et, d'une certaine manière, cette durée durcit les traits fluctuants. Mettez ensemble vingt personnes différentes par la langue, la culture, le métier, à force de s'entre-exprimer, au bout de quelques années ils finiront vraiment par se ressembler.

Ainsi les négociateurs rapprochent les points de vue en partie parce que ces points de vue écrivent, composent, sculptent et peignent sur les visages des paysages qui se ressemblent. De vieux époux paraîtront jumeaux.

L'importance de cette communication corporelle, en supplément de langue, se mesure au moins deux fois : à notre déception quand elle manque et que nous nous plaignons un peu que notre interlocuteur au regard fuyant ne nous a pas regardé, ne nous a pas regardé en face dans les yeux ou a conservé ses lunettes noires, et positivement à l'arsenal de ruses souvent réussies où nous puisons lorsque nous ne savons pas le dialecte de celui à qui nous demandons notre chemin. Les mains et les mimiques suppléent au lexique.



a suivre......
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MessageSujet: Re: conferencedeM SERRE sur les FLP   conferencedeM SERRE sur les FLP EmptyJeu 20 Oct 2005 - 23:41

la re-suite.......



Or, au cours d'une journée normale, nous rencontrons plus ou moins de partenaires avec lesquels nous agissons comme je viens de le décrire et qui se comportent de la même façon avec nous. Miroir de nos amours ou de nos fraternités, le visage reflète alors dix, vingt, cent figures différentes. Le petit système à deux que j'ai décrit pour la mère et l'enfant, dialogue aussi ou cours d'amour, se généralise alors à un ensemble plus complexe en interactions réciproques groupant les corps de la société plus ou moins nombreuse que nous fréquentons. Nous voyons s'évanouir les ressemblances des visages en fonction de leur distance et de la baisse de fréquence des relations qu'ils entretenaient, mais nous observons aussi comment luttent l'une contre l'autre les empreintes reçues de tel et tel comme s'il en existait d'incompatibles.

À ces oppositions nous tentons de répondre, ou par les masques de la comédie mondaine, ou par l'explosion de colère, ou par l'impassibilité. Les personnes rencontrées laissent sur nos visages des impressions plus ou moins profondes. Cette surimposition des empreintes croisées se révèle le plus souvent conflictuelle, beaucoup plus souvent qu'harmonieuse.

Je crois même que les gens qui paraissent en public montrent tous plus ou moins la même tête, parce qu'elles réfléchissent un nombre énorme de personnes dans les foules qui les acclament ou qui les sifflent. Elles sont plates, l'avez-vous remarqué dans la plupart des cas ? Plates pour chercher à effacer sur elles-mêmes les batailles intenses du monstre social et leurs assurer un retour en ce miroir qu'elle leur exhibe. Plates, mais elles s'expriment, à mon avis, beaucoup mieux dans deux figures grotesques que j'aime beaucoup : dans la laideur légendaire du visage d'Ésope, qui réunit sur lui la totalité des museaux d'animaux dont il parle dans ses fables, ou mieux encore dans la laideur monstrueuse du bien nommé Quasimodo dont le sobriquet décrit exactement la technique du mime, puisqu'en latin Quasimodo veut dire "comme si". Autant que la figure, le corps entier reflète les voyages du fabuliste parmi les classes sociales et le monde méditerranéen, ou les voyage du sonneur des cloches de Notre-Dame à travers la populace qui se réunit autour de la cathédrale.

Nous épousons donc d'autant plus tel ou tel que nous leur parlons souvent dans la même langue prise dans le même sens, de sorte que la gymnastique expressive se stabilise et se règle. Alors, la génalité observée entre les amants se propage dans le voisinage pour peindre et sculpter les visages des familles, des villages, des habits, par couronnes successives. Les systèmes de parenté, de culture, de langue, de corporation, nous les portons sur nos traits, sur nos rires, dans nos intonations, dans les gestes des mains et le port global du corps, avec la paix qu'il nous procure et les batailles rangées auxquelles il nous oblige.

L'âge venu de l'expérience, la beauté d'un visage résulte de l'harmonie singulière et difficile entre ces gravures contradictoires. Chaque visage reflète le système de ses références, plus la lutte qu'il a dû mener de son site unique pour survivre difficilement parmi tous jusqu'à sa finale mort.

Et j'ai terminé. Pourquoi ? Parce que de cette lecture collective du visage résulte l'ensemble des concepts thérapeutiques que je propose.

Si en effet la face de quelqu'un dépend de ses relations, donc de l'aise et de l'angoisse qu'elles lui procurent, alors l'entourage du nourrisson porteur d'une fente labio-palatine contribue activement à en modeler et à en remodeler l'allure et les traits. Ce travail va compléter celui de la mère. Ce travail va compléter le mime de la mère que j'ai décrit en commençant.

Le père, les sœurs, les frères, les cousins, les grands-parents, l'ensemble de la famille et de ses amis proches, doivent apprendre l'importance de leur rôle dans cette entreprise de restructuration. Faire la fête à un enfant lui donne immédiatement confiance dans la partie du corps qu'il présente en permanence à ceux qui lui font la fête. En lui faisant bonne mine, vous la lui donnez.

Parents qui avez comme moi la blessure d'avoir un enfant blessé, ne pleurez donc pas lorsque vous prenez votre enfant blessé dans vos bras. Ne soyez pas tristes lorsque vous lui parlez. Ne lui faite pas comprendre son désavantage, qu'il saisit beaucoup plus tôt que vous ne l'imaginez. Vous risquez de lui faire perdre cette belle confiance indispensable à la vie et pour longtemps. Ne lui faite jamais grise ou mauvaise mine : vous la lui donneriez. Au contraire, souriez-lui plus souvent qu'à un autre, ayez de plus longs entretiens avec lui et conviez à ces relations le plus grand nombre possible de proches. Convoquez des amis et demandez-leur de rire et de gazouiller avec lui qui a besoin de fête plus encore que quiconque.

Il faut donc dire à vos proches tout ce que je vous dis là, et, sauf exception brutale, ils se montreront toujours avides de collaborer avec vous, d'ajouter leur infuence et leur empreinte bonne en cette pâte à modeler. Ces conseils à la parentèle s'élargissent vite au voisinage et au milieu scolaire. Gardiennes de crèches, institutrices d'écoles maternelles, et plus encore, vous, maîtres d'écoles, initiateurs de moments décisifs de l'écriture et de la lecture, vous qui associez les enfants dans les premiers espaces de leur socialisation, pensez que vos paroles retentiront de manière primordiale sur lui et dans la classe, c'est-à-dire dans son premier entourage extra-familial. Votre attitude corporelle, vos mimiques et vos gestes, il les reçoit comme ceux de son père et de sa mère collectifs. Parlez-lui, je vous prie, de la même manière qu'aux autres.

Mais en secret, je veux dire dans le plus grand des secrets, je souligne : dans le plus extrême des secrets, protégez le de ses camarades, car très vite il risque de devenir leur tête de turc. Pourquoi ? Et là nous touchons vraiment ce dont il s'agit dans les groupes lorsqu'il existe une différence. La plus petite différence décide communément de la désignation de la victime collective. Vous savez comme moi à quel point peuvent devenir dangereux pour un enfant que justement fragilise son handicap, une haute ou trop petite taille, un poids trop léger ou trop lourd, une tache sur la face ou un grain de beauté sur le nez. Un sobriquet se lance, aussitôt adopté, la moquerie commence, le plus souvent cruelle et sans pitié. Ce mouvement ne s'arrêtera pas. Pourquoi ? Parce qu'il hante les hommes friands de lynchage depuis qu'ils vivent ensemble, c'est-à-dire depuis la nuit des temps.

Alors, devenu persécuteur, le nouveau milieu social détruit sans pitié et rapidement l'édifice difficilement édifié par la famille, construit patiemment par elle depuis sa naissance, et se met à son tour à sculpter méchamment le visage même de sa nouvelle victime. Or quiconque se trouve entouré de personnes qui ne pensent qu'à le tourner en dérision orientera quelque jour cette violence contre lui-même. Pensez-y. Le mépris de soi-même marque le moment le pire de cette épreuve collective, premier moment et modèle réduit du lynchage.

La meilleure stratégie consiste alors à instruire les enfants dès le départ et en général de l'existence de la différence. Bien éduqués ils ne la percevront plus. J'ai vu des classes accueillantes à des handicaps beaucoup plus sévères, que les enseignants sublimaient, traités avec autant de naturel que ce qu'on appelle sottement la normalité et qui du coup s'effaçaient parmi les plumes et les tabliers. Certes, le chirurgien répare les faces blessées. Certes, l'orthodontiste remodèle la mâchoire en comblant les manques et pontant les lésions. Certes encore, l'orthophoniste restitue l'émission de la voix et la prononciation. Certes enfin, le psychologue aide puissamment dans les mauvais moments.

Jusque là il ne s'agissait, Mesdames, Messieurs, que du visage individuel. Bien sûr les bénéfices tirés de ces soins restent irremplaçables. Mais le visage résulte aussi, et c'était ma thèse, des relations sociales. Il convient donc pour commencer d'en apaiser la dureté.


Je vous remercie.

(transcription non relue par l'intervenant)



voili, voilou!! j'espère que vous avez fait bonne lecture!! chouette
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MessageSujet: Re: conferencedeM SERRE sur les FLP   conferencedeM SERRE sur les FLP EmptyJeu 20 Oct 2005 - 23:45

en effet tu nous donne de la lecture mais vraiment interessante c'estlong mais ca vaut le coup ...
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MessageSujet: Re: conferencedeM SERRE sur les FLP   conferencedeM SERRE sur les FLP EmptySam 22 Oct 2005 - 16:47

J'aime tout particulierement ces phrases la :
Citation :
Si en effet la face de quelqu'un dépend de ses relations, donc de l'aise et de l'angoisse qu'elles lui procurent, alors l'entourage du nourrisson porteur d'une fente labio-palatine contribue activement à en modeler et à en remodeler l'allure et les traits. Ce travail va compléter celui de la mère. Ce travail va compléter le mime de la mère que j'ai décrit en commençant.

Le père, les sœurs, les frères, les cousins, les grands-parents, l'ensemble de la famille et de ses amis proches, doivent apprendre l'importance de leur rôle dans cette entreprise de restructuration. Faire la fête à un enfant lui donne immédiatement confiance dans la partie du corps qu'il présente en permanence à ceux qui lui font la fête. En lui faisant bonne mine, vous la lui donnez.

Parents qui avez comme moi la blessure d'avoir un enfant blessé, ne pleurez donc pas lorsque vous prenez votre enfant blessé dans vos bras. Ne soyez pas tristes lorsque vous lui parlez. Ne lui faite pas comprendre son désavantage, qu'il saisit beaucoup plus tôt que vous ne l'imaginez. Vous risquez de lui faire perdre cette belle confiance indispensable à la vie et pour longtemps. Ne lui faite jamais grise ou mauvaise mine : vous la lui donneriez. Au contraire, souriez-lui plus souvent qu'à un autre, ayez de plus longs entretiens avec lui et conviez à ces relations le plus grand nombre possible de proches. Convoquez des amis et demandez-leur de rire et de gazouiller avec lui qui a besoin de fête plus encore que quiconque.
c'est telleme t vrai et ca me rapelle les longs discours que je faisais a Anis tout bebe des qu'il est né ..un peu par culpabililté et surtout pour rattraper le retard pris lors de mon dernier mois de grossesse !!
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MessageSujet: j'ai le livre   conferencedeM SERRE sur les FLP EmptyDim 23 Oct 2005 - 22:14

mais je ne l'ai pas encore lu
bizarre
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MessageSujet: Re: conferencedeM SERRE sur les FLP   conferencedeM SERRE sur les FLP EmptyLun 24 Oct 2005 - 0:02

Domage que mon Paul dorme, je serais allez lui remettre une dose de papouilles !!!
Ce sera pour demain.
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